Beaucoup d'entre vous se posent la question et nous interrogent souvent à propos de ce choix, alors que nombre de refuges français doivent faire face à leur lot de misère animale.

Nous espérons que ces quelques lignes vous aideront à mieux comprendre ce qui a motivé notre volonté de nous tourner vers la péninsule ibérique.

Cela tient essentiellement à la différence fondamentale qui existe entre le fonctionnement des refuges des deux pays.

En France, la plupart des refuges peuvent compter sur l'aide des collectivités locales, voire départementales et reçoivent très souvent des aides spontanées, qu'elles soient financières ou humaines.

D'autre part, et même s'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine, sur le territoire français, les animaux domestiques jouissent (du moins la loi le prévoit) d'un statut qui est sensé les protéger de tous les excès et abus en tous genres.

Cette spécificité implique que les refuges sont encadrés et leur fonctionnement réglementé.

Nous ne sommes ni idéalistes, ni naïves et nous savons fort bien qu'entre la théorie et la pratique......il y a un gouffre et même si des progrès sont encore nécessaires, au moins en France, les animaux ont des droits !

En Espagne, il en est tout autrement. Les chiens n'ont aucun statut, aucun droit et aucune réglementation ou législation n'encadre ni leur reproduction, ni leur utilisation et encore moins leur bien-être.

Ce qui fait qu'ils sont laissés au bon vouloir de leurs détenteurs qui, pour la plupart d'entre eux, considèrent les chiens comme des outils, dont ils peuvent user et abuser sans vergogne et sur lesquels ils ont droit de vie ou de mort.

Ajouté à cela qu'au nom de traditions moyenâgeuses et d'une culture tout aussi arriérée que cruelle, la torture et la maltraitance ne sont en rien condamnées et même parfois bien au contraire, elles sont encouragées pour répondre à un code d'honneur qui donne froid dans le dos aux humains civilisés que nous sommes.

Fort heureusement, il existe quand même en Espagne des hommes et surtout des femmes (elles sont largement majoritaires il faut bien l'avouer) qui œuvrent sans relâche pour soustraire à leurs bourreaux un maximum de chiens afin de leur offrir ce qu'elles peuvent de mieux être et d'affection.

Leur tâche est immense et leurs moyens bien dérisoires face à tant de misère qui semble ne devoir jamais finir.

Certains refuges ne sont que de sordides terrains vagues sur lesquels on a bien voulu les laisser s'installer. Parfois ils ne disposent ni d'eau courante, ni d'électricité et sont "équipés" de tout ce qui a pu être récupéré à droite et à gauche. Les moyens humains sont dérisoires et il n'est pas rare que les bénévoles doivent cumuler deux ou trois emplois afin de parvenir à survivre.

Les autorités ne se sentent absolument pas concernées par ce problème et seules les perreras (fourrières) reçoivent quelques sacs de nourriture de temps en temps.

Voilà pourquoi nous choisissons d' apporter toute l'aide qu'il nous sera possible aux bénévoles espagnoles, véritables bienfaitrices d'une protection animale peu reconnue en Espagne.

Elles doivent se battre au quotidien pour défendre et protéger leurs chiens, mais aussi contre l'adversité ambiante qu'elles ne manquent pas de rencontrer et même, dans les cas extrêmes, de subir, car elles sont parfois victimes d'agressions physiques.

Nous espérons que ces quelques lignes vous éclairent sur la triste réalité des refuges en Espagne et sur les raisons qui nous poussent à leur venir en aide.